Le patrimoine architectural est riche d’un château classique du 18ème siècle (classé Monument historique), de châteaux et de demeures bourgeoises, de deux églises, ainsi que d’un grand nombre de fermes et bâtiments agricoles.
A cela se rajoute une variété d’objets et de bâtiments ( croix, tours, séchoirs à tabac, etc….) qui sont à la fois des témoignages de notre histoire et des marqueurs pour notre territoire.
Le patrimoine est aussi composé de paysages larges et variés à la fois sur les côteaux et sur la plaine.
Virazeil en quelques dates
Le village de Virazeil a une histoire intimement liée à celle de Marmande, ville en proximité géographique et rurale.
Des logiques topographiques et sociales ont conduit Virazeil à un développement mi rural et mi urbain qui est le sien aujourd’hui.
Seigneurie formée au grè des héritages et des successions de plusieurs familles nobiliaires ( voir chronologie), Virazeil est construit autour de deux pôles: l’église de Ste Abondance et celle du Prieuré bénédictin de Virazeil. Avec la construction en 1774 d’un beau château classique, le 18ème siècle pourrait être la période la plus « faste » pour le village mais c’est au 19ème siècle que la commune prend un nouvel essor.
Cette période du 19ème siècle est marquée par une évolution démographique importante en dépassant les 1000 habitants (l’année démographique culminante du siècle est 1851 avec 1276 habitants). Avec ce regain de population, les fermes se multiplient à la fois dans la plaine du Trec et sur les côteaux. Les différents bâtiments sont agrandis et de nombreux chemins ruraux sont aménagés. Sur un riche terroir (vigne, pruniers, blé, fruits, légumes, bovins, puis tabac) bénéficiant de progrès agricoles, les nombreux propriétaires fonciers mettent en valeur leur réussite avec la construction de nombreuses belles bâtisses (encore existantes aujourd’hui). Les infrastructures accompagnent ces changements avec la construction de la Route Départementale et avec la ligne de Chemin de fer Marmande-Bergerac qui dessert Virazeil.
C’est cette logique de raccordement aux axes de communication qui marque le nouveau visage de la commune.
L’histoire en est liée.
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On peut résumer l’histoire du village avec quelques périodes et des dates-clés:
- Du VIIIème au Xème siècle, durant l’époque carolingienne, on note une pénurie de sources écrites: aucune information historique connue à ce jour.
- Aux Xème et XIème siècles, Virazeil appartient au Comté de Bezaume (nom de l’archiprêtré de Marmande).
- Aux XIIIème et XIVème siècles, trois familles puissantes se partagent la seigneurie de Virazeil : les Caumont, les de Beauville et les de Marmande.
- 1259 : Aude de Beauville rend hommage au Comte de Toulouse, à travers un acte de vassalité. Elle confirme ainsi la possession de la coseigneurie de Virazeil par sa famille.
- 1295 : Arnaud II de Marmande (coseigneur de Virazeil) soutient le roi d’Angleterre Edouard 1er dans sa lutte contre le roi de France Philippe Le Hardi. Le « château » de Virazeil aurait été détruit lors de ces conflits.
- 1320 : Destruction d’une grande partie de Virazeil au cours d’une guerre opposant Anglais et Français.
- 1353 : Guillaume-Raymond de Marmande rend hommage au Sire d’Albret par l’intermédiaire de Bertrand de Goth.
- Au XVème siècle, les Caumont étaient surnommés les « Barons anglais » puisqu’ils combattaient du côté anglais.
- 1474 : Jean de Pellegrue (Seigneur d’Eymet) et Jean de Caumont sont les deux coseigneurs de Virazeil.
- 1567 : Gaston de Foix, Baron d’Eymet, vend une partie de la seigneurie de Virazeil à Françoise de Coulonges
- Au XVIIème siècle, il n’y a qu’un seul seigneur de Virazeil.
- Début du XVIIème siècle : Le Comte de Foix épouse Charlotte de Caumont qui apporte en guise de dot la seigneurie de Virazeil.
- 1638 : Un arrangement a lieu entre le couple Charlotte de Caumont – Comte de Foix et Marguerite le Comte, par lequel cette dernière obtient la coseigneurie de Virazeil. Jean de Belrieu, son fils, hérita de la baronnie de Virazeil à la mort de Marguerite.
- 1683 : Jacques de Belrieu doit produire 133 extraits de ses archives devant le parlement de Bordeaux pour prouver que Virazeil est une seigneurie avec haute justice.
XVIIIème siècle :
- 1715 : Catherine de Belrieu épouse Henri Daugeard, président du Parlement de Bordeaux qui devient seigneur de Virazeil et marque ainsi son ascension sociale.
- 1774 : Edification du château de Virazeil pour Jacques Daugeard, baron de Virazeil.
XIXème siècle :
- 1823 : Le Vicomte de La Gervasie, gendre de M. Daugeard, baron de Virazeil, vend le château à Félix Alexandre d’Aubert, second marquis de Peyrelongue.
XXème siècle :
- 1940 : Le colonel André d’Aubert, cinquième marquis de Peyrelongue, vend Virazeil à des acquéreurs du Nord.
- 1962 : Le château est revendu à la Ligue pour l’Adaptation du Diminué Physique au Travail
Autres particularités à Marmande :
Trois édifices sont classés au titre des Monuments Historiques à Marmande :
- L’église gothique Notre-Dame-de-Marmande
- Le cloître renaissance de l’église
- La chapelle baroque Saint-Benoît
Autres sites d’intérêts :
- Le jardin du cloître de l’église Notre-Dame
- Quartier médiéval (XIVe siècle)
- Plaine de loisirs de La Filhole
- Musée Marzelles
Environs de Marmande
- Promenade en gabare sur le canal
- Scénovision Gens de Garonne à Couthures-sur-Garonne
- Eglise du Mas d’Agenais avec son tableau de Rembrandt
- Château de Duras
- Office de tourisme : www.valdegaronne.com
Le Lot-et-Garonne est riche en sites exceptionnels. 14 châteaux, 42 bastides, 24 musées, 2 scénovisions, 14 jardins…
Le Château de Virazeil
L’origine du nom de « Virazeil »
L’orthographe actuelle de Virazeil s’est fixée tardivement. Dans une région où pendant longtemps, la « culture orale » et le parler gascon ont dominé, il existait de nombreuses variantes du nom.
En 1259, Aude de Beauville rendait hommage au Comte de Toulouse pour conserver son fief de « Birhazel ». La même année, Edouard Ier, roi d’Angleterre, sollicite le soutien d’Arnaud de Marmande, seigneur de « Virazeyt ».
Le préfixe « VIR- » indiquerait une situation près d’une voie antique : or un tronçon de voie romaine a été trouvé au lieu-dit Lachère…
Autre hypothèse : une origine étrangère à la région (un lieu-dit albigeois du nom de Virazets).
Toponymie des lieux-dits
De tradition germanique :
- La Tuque signifie « sommet » et peut avoir une origine celtique.
Toponymes occitans :
- Gabaret désigne un lieu planté de genêts
- Malvirade signifie « mal tournée ou mal orientée »
Toponymes francisés, formés des noms des familles d’immigrants de langue d’oïl :
Belair, Jean du Puy, France, Croix du Mort
Liste alphabétique :
- Arrendats : Un arrendat était jadis un bien foncier donné en fermage, en échange duquel, celui qui le travaillait devait verser un « arrentement », une redevance.
- La Bastisse : En Provence, on appelle cela une bastide. Il s’agit d’une grande maison, parfois forte.
- Berdot : Endroit vert
- Bernus : Endroit planté de vergnes
- Colombrine : Du XVIIIème au XXème siècle, les propriétaires terriens bâtissaient des pigeonniers ou des colombiers pour recueillir la fiente des pigeons car elle était vendue à prix d’or aux maraîchers de Paris. Mélangée avec de l’eau, c’était un formidable engrais.
- Côte de France : Quand l’Aquitaine était anglaise, cet endroit se voulait français.
- Estieu : Lieu où l’on parquait les moutons ou les brebis au retour des estives. Jadis, les bergers conduisaient leurs moutons dans les Pyrénées et les ramenaient aux premiers froids à l’Estieu.
- Forçat : Lieu planté d’arbres et souvent de chênes.
- Gabarret : Bourbier, terrain gras, boueux.
- Lanauze : La nouvelle. Il s’agit probablement d’une nouvelle maison.
- Marrau : Bélier, bouc.
- Peyrou : Endroit pierreux.
- Pistoulet : Petite cascade ou petite source qui « pissait » un peu.